"Je n'ai jamais ressenti de plaisir vaginal, jusqu'à ce que je m'explore seule"
Après avoir toujours pensé être "clitorienne", Sarah, 31 ans, nous raconte comment elle redécouvre la pénétration grâce à un vibro.
"J'ai toujours cru que je faisais partie de ces femmes qui ne sont pas très sensibles au plaisir vaginal, et concrètement ça se traduit par peu de sensation pendant la pénétration... Ça n'est pourtant pas désagréable, encore heureux ! C'est juste que ça a toujours été une grande déception pour moi qui m'imaginais comme dans ces grandes scènes de films (hétéro) où la femme culmine de plaisir pendant les va-et-vient intenses du mec. Alors oui, c'est contrariant, et le début de ma vie sexuelle a été une grande déception. Suis-je normale ? Est-ce que quelque chose cloche chez moi ? Ou est-ce qu'en fait la pénétration est totalement sur-côtée dans notre société ?
Figurez-vous que je ne suis pas la seule et si vous lisez ces lignes, vous vous êtes peut-être posé les mêmes questions. En fait, tout dépend des personnes. Certain.e.s aiment et d'autres non, c'est les goûts et les couleurs. Et j'en étais arrivée à la conclusion que je fais partie des clitoridiennes (ou plus précisément celles qui préfèrent la stimulation externe du clitoris)."
"Et si la pénétration était une arnaque ?"
"Pendant des années je me suis arrêtée à cette conclusion, j'expliquais gentiment à mes partenaires que ça n'était pas vraiment ce qui me ferait décoller, et qu'ils avaient plutôt intérêt à s'intéresser à mon clitoris s'ils souhaitaient me faire grimper au rideau.
J'aimais le moment de la pénétration, la tension forte des quelques secondes qui précèdent et succèdent, l'échange avec mon partenaire, peut-être même que j'aimais juste l'idée de faire comme dans les films, tout ça m'excitait beaucoup, sûrement en réponse à son excitation et à son orgasme. Mais malheureusement, même si pendant longtemps j'ai essayé d'y croire, on restait planté à 200 lieux d'un orgasme pour moi.
Pourtant cette quête avait un goût d'inachevé et me trottait régulièrement en tête. Si je ne suis pas la seule, pourquoi n'en parle-t-on jamais ? Est-ce que j'ai vraiment tout essayé ? Tout exploré ? Si c'était vraiment une arnaque ça se saurait, non ?"
"C'est d'abord à moi de me découvrir pour comprendre"
"Et puis un jour, je suis tombée sur ce beau site qui vend des sextoys tout aussi beau, et je me suis sentie en capacité de me dire que si je voulais en avoir le cœur net, c'était à moi, seule, concentrée sur mes envies et mon plaisir, d'aller explorer cette zone. Pourquoi avoir laissé cette quête de mon plaisir à d'autres ? C'est d'abord à moi de me découvrir pour comprendre. Je ne suis pas née passive sexuellement, je peux prendre en main les choses ! Et si finalement, un vibro, qui a été conçu pour ça, pouvait m'aider à trouver ce fameux point G que je cherche depuis si longtemps ? Aller, ni une ni deux je me lance (avec l'Arc de Dame).
Première tentative, je cherche le point G, je ne trouve pas, et pourtant j'avais révisé : une zone plus ou moins rugueuse à quelques centimètres de l'entrée du vagin (vers le haut quand je suis sur le dos). Rien, niet, nada. Première conclusion sans appel : si ni un pénis, ni des doigts, ni un vibro, si personne n'arrive à me donner du plaisir en frottant cette zone, alors c'est que chez moi elle n'est pas source de plaisir. C'est pas grave, je ne me décourage pas, je décide de continuer ma quête, et je remets le couvert avec l'objectif d'aller plus loin, au sens figuré et au sens propre. Les "deep spots", paraît-il, sont des points orgasmiques au fond du vagin. Je me mets dans l'ambiance et je me fais un scénario ultra hot dans ma tête (aidée par un peu de porno, disons les choses). Je suis à la recherche d'une excitation totale alors je mets le paquet sur tous les points qui me font valser. Et une fois l'excitation au sommet (et je pense que ça a été clé dans ma démarche), je me lance. Tout me rappelle les sensations de la pénétration avec un partenaire, mais là je ne pense qu'à moi et je contrôle tout. Au fur et à mesure, je me rends compte que je prends mon pied. Et au prix d'une grande concentration, j'arrive enfin à trouver mon Graal. Victoire ! Jouissance ! Épuisement."
"Créer une connexion entre vagin et plaisir"
"Curieusement la conclusion de cette découverte n'est pas du tout celle que j'attendais : l'orgasme que j'ai ressenti était très intense mais similaire à celui atteint à travers une stimulation clitoridienne. J'imagine que c'est la manière dont mon corps est câblé pour l'orgasme, qu'importe la stimulation finalement. En revanche, et c'est là toute la puissance de cette exploration, je me suis rendue compte que j'aimais beaucoup plus la pénétration qu'avant, tout simplement parce que ma tête a compris que c'était un aussi une zone de plaisir. C'est comme si j'avais réussi à créer une connexion de plaisir entre mon cerveau et mon vagin. Toute la frustration liée à cette incompréhension a disparu pour laisser place à l'écoute de mon corps et au bien-être."
Sarah