Le Birthgasm
Qui a dit que orgasme et accouchement étaient deux mots incompatibles ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, il est possible pour certaines femmes d’avoir un orgasme ou du moins de prendre beaucoup de plaisir pendant leur accouchement (probablement mêlé à de la douleur, tout dépend de l'expérience de chacun.e). On vous explique tout…
Le Birthgasm qu'est-ce-que c'est ?
Par “birthgasm” comprenez accouchement orgasmique ou encore jouissance obstétricale, dans un bon français. C’est tout simplement un orgasme féminin au premier sens du terme, qui se produit lors de l’accouchement. Très peu d’études ont été menées à ce sujet, c’est un phénomène encore assez méconnu du grand public, et qui touche peu de femmes à priori.
Selon une étude datant de 2013 du psychologue et sexologue Thierry Postel, mené auprès de 956 sages-femme seulement 0,3% des femmes ont eu un orgasme pendant leur accouchement.
Un accouchement orgasmique reste tout de même un événement assez isolé.
Pourquoi certaines femmes atteignent l'orgasme en accouchant ?
Comme le sujet n’a pas été approfondi, il n’y a pas d’explications vraiment précises, la seule explication possible est purement anatomique. La contraction de l’utérus et du périnée peuvent provoquer chez la femme un plaisir intense. Les racines du clitoris enserrant l’entrée du vagin, nous pouvons en déduire que la zone clitoridienne est stimulée lors du passage du bébé.
Certains spécialistes pensent que la jouissance obstétricale pourrait être expliquée de par les cellules neuroendocrines mais l’influence des hormones n’a pas encore été totalement démontrée.
D’autres spécialistes pensent que le simple fait de penser à prendre du plaisir pendant l’accouchement est inenvisageable pour les femmes dû au côté très médical de la grossesse.
La masturbation pendant l'accouchement, un réel tabou ?
Dans certaines sociétés, les fonctions érotiques et maternelles sont dissociées. Encore aujourd’hui nous sommes encore loin d’imaginer avec bienveillance une femme qui se masturbe en salle de travail. C’est que, se masturber pendant un accouchement expose un tabou: “la sexualité des parents ne doit jamais être liée aux enfants”. Globalement, si vous êtes dans votre rôle de parents vous ne pouvez pas avoir de pratique sexuelle ou de plaisir, vous êtes un parent c’est tout.
Ce tabou est malheureusement bien inscrit dans les mœurs et il est encore difficile de faire évoluer les mentalités.
L'orgasme, un anti-douleur pendant l'accouchement
Une stimulation des organes sexuels, et potentiellement l'orgasme, représentent une alternative naturelle pour diminuer les douleurs liées à l’accouchement.
Une étude de l’université de Rutgers parue dans Journal of Sexual Medecine, indique que l'orgasme féminin parvenait à augmenter la tolérance à la douleur. En effet, l’orgasme augmente la production d’ocytocine (l’hormone de l’amour) et d'endorphine (l'hormone du bonheur).
L’orgasme pendant l’accouchement est plus apte à se produire lorsqu’il n’y a pas de péridurale car sous péridurale les terminaisons nerveuses du clitoris sont moins sensibles.
NB: Vous êtes bien évidemment libres de choisir d’accoucher avec ou sans péridurale, nous ne sommes pas là pour vous inciter à quoique ce soit, nous sommes juste là pour informer.
Il y a bien d’autres façons de vivre un accouchement agréable: l’adoption de positions physiologiques, des massages, l’acupuncture, la sophrologie, l’hypnose…
Est-il impossible d'échapper à la douleur quand on est une femme ?
Une femme doit-elle forcément souffrir lorsqu’elle donne la vie ? C’est ce que les croyances judéo-chrétiennes ont laissé sous-entendre “Tu enfantera dans la douleur”.
Selon Marie-Hélène Lahaye, nous pouvons parler de la dimension psychologique de la douleur chez les femmes: “On enseigne aux femmes qu’elles vont avoir mal pendant leurs règles, lors de leur premier rapport. Il y a un dolorisme très fort. Au contraire, chez les hommes c’est “même pas peur, même pas mal”. C’est aussi une construction de genre cette question de douleur”.
Quand on y réfléchit, c'est vrai que les femmes sont souvent exposées à un risque de douleur à chaque étape de leur intimité alors si des moyens, qui plus est naturels existent pour l’atténuer, pourquoi s’en priver ?
Lara