Allez viens, on vibre ! Ou comment subtilement amener un vibro au lit en 5 étapes
Dans ce témoignage intime, Lara, 36 ans, nous raconte comment elle a réussi à convaincre son partenaire d'inclure un sextoy dans leurs ébats. Humour, légèreté et préparation en amont, elle nous dit tout pour le meilleur et pour le pire !
J'ai découvert les sextoys à 35 ans. "Mieux vaut tard que jamais" nous dit-on. C'est vrai. C'est une révélation pour moi, j'ai appris beaucoup plus sur mon corps que 30 ans d'exploration manuelle. Mais à l'époque, j'avais un mec. Et évidemment, j'avais envie de partager cet eldorado, qu'on en apprenne plus ensemble.
J’étais à la fois convaincue du potentiel qu'un vibro pouvait apporter à notre vie sexuelle mais surtout consciente du tabou que cet objet constitue au sein d’un couple.
Tous les clichés de la société outrée par tant de libertinage ont refait surface :
- "ah d'accord tu fais partie de celles qui se masturbent ?"
- "et en plus alors que tu es en couple". Merci la "gênance". Moi qui laisse planer le doute depuis le début
- "tu n'as plus envie de moi ? Tu n'es pas satisfaite? Je ne te suffit pas?" #chargeemotionnellebonjour
- ou pire, "les sextoys c'est vulgaire, c'est pour les pornos", etc.
Il faut s'attendre à tout. Statistiquement, à cause de ces tabous, environ 47% des personnes à vulve et 41% de celles à pénis attendent plus d'un an avant de présenter leur sextoy à leur partenaire*.
Alors que franchement, il y a tant à gagner ! C'est indiscutablement vertueux cette histoire, si on dépasse la gêne et le tabou social autour de ce petit objet, on obtient :
- des fous rires,
- des orgasmes plus simple ou disons plus "certains" - donc moins d'anxiété sur la performance,
- l'occasion pour tout le monde de découvrir de nouvelles sensations,
- une discussion ouverte "before-sex" pour décider de son utilisation ou pas - quel aphrodisiaque de parler sexe avant de faire du sexe, ça participe tellement à l'excitation et à la décontraction,
- et plus largement, une intimité renforcée dans le couple. "Cultiver son jardin", comme nous disait l'ami Candide, j'ajoute humblement : son jardin intime.
A partir de ce constat, pourquoi ne pas tenter un plan à 3 avec un vibro?
La boule au ventre, parce que l'enjeu est immense sur le moment, on se jette à l'eau. Préparée évidemment, à la Elle Woods. Voici le plan d'action en 5 étapes :
#1. Choisir le bon moment : quand le love est à son maximum donc pour moi juste avant et/ou juste après le sexe, c'est souvent un moment privilégié pour parler de choses intimes et notamment de fantasmes, de positions, de nouvelles envies. C'est aussi les 2 moments où on prépare ou on refait le match. Propice.
Résultat : pas de catastrophe, mais pas la réaction escomptée. Sur l’enthousiasme, on reviendra. On avait déjà vu nettement mieux : on était sur un "oui ok si tu y tiens". Déçue, je ne le cache pas.
#2. Préparer une bonne répartie pour chaque cliché autour des sextoys et de la masturbation féminine. Parer à toutes les éventualités : Il existe 2 types de sexualités et 2 types de libido, une en couple (ou à plusieurs) et une avec soi-même (la masturbation), et c'est le cas pour les hommes et les femmes. La masturbation des femmes est un vieux tabou poussiéreux qui mérite d'être déconstruit. Mes 2 libidos sont très différentes et ne sont pas forcément des vases communicants, c'est-à-dire que l'une ni ne comble, ni ne vole l'envie à l'autre, au contraire, c'est un cercle vertueux. Par ailleurs, les vibros fonctionnent sur des batteries et il n'y a donc aucune raison de les comparer à un être-humain. C'est pas un match. Parler avec conviction et essayer de transmettre l'idée que c'est juste un outil pour booster le plaisir.
#3. Le laisser s'approprier l'idée en choisissant ensemble le vibro. Oui, c'est brillant - digne de Minus & Cortex. Partager son écran de téléphone sur des boutiques en ligne, discuter des différentes fonctions/ puissances/ couleurs. S'investir ensemble dans l'achat. La découverte se fait à deux et l'envie de tester monte doucement. Commencer par quelque chose de simple, tout doux et non-pénétratif.
#4. Le soir où vient le moment de l'essayer (consentement des 2 parties recueilli), je mets le vibro près du lit, j'allume une bougie pour l'ambiance et y voir quelque chose. Et une fois que les caresses commencent, encore un peu habillés, je glisse un bras, j'allume et je commence à jouer très lentement sur lui. Massage, Relaxation. "C'est bien?" Ensuite je lui donne pour qu'il fasse pareil sur moi en le guidant. Communication verbale et non-verbale à son apogée. Prendre le temps, regarder l'autre prendre du plaisir.
#5. Ne pas abandonner l'idée, le potentiel est là, on le sait, la courbe d'apprentissage peut-être longue et lente, mais ne rien lâcher.
Quand on décide de prendre le vibro, on crée un événement autour, on l'attend, et on apprécie d'autant plus le moment. Je ne dirais pas qu'avoir amené un vibro dans mon couple a drastiquement augmenté la fréquence, mais ça a clairement augmenté la qualité de nos rapports et l'envie de se chauffer.
Pour conclure, une étude* américaine rapporte que comparés à celleux qui n'ont jamais utilisé de vibro/sextoys, celleux qui en ont déjà utilisés, déclarent :
- être plus enclin à atteindre l'orgasme (seul·e ou en couple),
- avoir plus de désir sexuel,
- que leur propre excitation monte plus facilement,
- avoir plus de lubrification naturelle (moins d'inconfort pendant leurs rapports),
- et une satisfaction sexuelle égale ou meilleure.
Ona notre stimulateur clitoridien vibrant peut s'utiliser aussi bien en solo qu'en duo. Il peut être tenu par votre partenaire pour que vous puissiez profiter pleinement des ses effets sans devoir faire quelque chose (si c'est pas le pied ça 😌)
Mara Helgaton
Sources
* Prevalence and characteristics of vibrator use by women and men in the US, Journal of Sexual Medicine.