Est-on la même personne au lit et dans la vie ?

Sommes-nous forcément les mêmes personnes au lit que dans la vie ? Si nous sommes timides dans la vie, est-ce le cas dans notre vie sexuelle, et vice-versa ? Quand on y réfléchit, quand on regarde les comédies un peu grivoises telle que American Pie, la fille qui aime le c*l est toujours la plus extravertie/ fofolle du groupe. Or, dans la vie ce n’est pas toujours le cas.

Notre personnalité colle-t-elle à notre sexualité ?

Avouez, on s’est tous et toutes déjà posé des questions sur la sexualité concernant notre entourage.
Par exemple, vous voyez tous les jours votre collègue, plutôt sympathique mais assez introverti·e, vous vous dites qu’à première vue, il/elle doit avoir une sexualité tout ce qui a de plus banal, vous seriez étonné·e d’apprendre qu’en réalité il/elle est adepte de tout ce qui touche au BDSM.
Et c’est aussi vrai à l’inverse, on pourrait croire qu’une personne très extravertie, qui parle souvent de c*l et qui est très libérée sur le sujet, est une personne qui a testé les trucs les plus fous au lit, alors qu’en fait cette personne aime juste le sexe vanille. 
Le sexe vanille est le sexe dit conventionnel, un peu routinier quoi.

Pourquoi a-t-on tendance à mettre des gens et leurs pratiques sexuelles dans des cases ? 

C’est un fait, on a tendance a beaucoup questionner et juger les pratiques sexuelles des gens et en particulier des femmes.
On va pas se mentir moi-même étant une femme, je me suis sentie quelque fois juger sur le nombre de partenaires que j’ai pu avoir et vous voulez le pire ? C’était une autre femme qui émettait ce genre de jugement: “Ah ouais... C’est beaucoup quand même, mais ça va, comme t’en parles pas, tu ne passes pas pour une fille facile.”  - Merci c’est gentil de me rassurer mais ton jugement de valeur tu peux le garder pour toi, je n’en ferais rien.
Encore aujourd’hui, beaucoup de femmes se restreignent au niveau de leur sexualité par peur du “slut-shaming”. 
Pour faire simple, le “slut-shaming” traduit littéralement par la “honte de la sal*pe”, est le fait de stigmatiser, culpabiliser ou disqualifier toute femme dont l’attitude ou l’aspect serait juger trop provoquant ou trop ouvertement sexuel.

D'où vient l'idée que l'on se respecterait pas si on a beaucoup de partenaires sexuels ? 

Alors pour revenir à la genèse de cette idée (bien pourrie, soit dit en passant) il faut remonter à peu près 60 ans en arrière. Je vous laisse faire le calcul mais cela nous ramène dans les années 1960, et pour rappel, la contraception et l’IVG (interruption volontaire de grossesse) n’étaient pas encore légales dans ces années-là. 
A cette époque, faire du sexe c’était autre chose car n’importe quel rapport pouvait mener à une grossesse ce qui engendrait un déshonneur sur la famille, un avortement risqué et un tas d’autres conséquences dures à assumer pour la femme et sa famille. 
Aujourd’hui et depuis les lois qui ont légalisé la contraception en 1967 et l’IVG en 1975 (merci Simone), il y a un poids en moins pour les femmes. Alors pourquoi on cherche toujours à juger et à contrôler la sexualité des femmes ? 
La sexologue et psychologue Caroline Delebarre explique que c’est parce que ce n’est que très récemment que le sexe n’est plus considéré comme un outil à but reproductif mais plus comme quelque chose de récréatif.

Les stéréotypes en matière de sexe chez les hommes

Contrairement aux femmes, les hommes, eux, sont plus valorisés quand au fait d’avoir de nombreuses conquêtes mais ils peuvent aussi être victime de stéréotypes en matière de sexe. Chacun sa peine. 
Le sexe anal chez les hommes hétérosexuels est encore aujourd’hui quelque chose de tabou car il est toujours associé au plaisir homosexuel. L’orgasme/ le plaisir prostatique peut être vécu par tous les hommes.
Il est difficile de se défaire de ces idées reçues car malgré nous, on a tous été formaté par des sortes de scripts sociaux de ce qu’on doit être et faire en tant qu’homme ou femme. 
En matière de sexe il n’y a pas de pratiques spécifiques aux hétérosexuel·le·s ou aux homosexuel·le·s.
Un homme hétérosexuel (donc attiré par les femmes) qui souhaite exploré son plaisir/ sa sexualité anal et qui s’adonne à des pratiques stimulant son plaisir anal reste un homme hétérosexuel. Notre orientation sexuelle est définie par le genre des personnes par qui nous sommes attirés, pas par nos pratiques.

Une sexualité en constante évolution

Nous construisons notre sexualité tout au long de notre vie, on peut la construire chacun de notre côté en s’explorant mais aussi avec les partenaires que l’on rencontre. Il peut arriver que l’on adore une pratique particulière avec un·e partenaire mais pour autant ne pas avoir envie de la faire avec un·e autre. Il faut toujours se laisser la liberté de choisir. 
Parfois, il suffit juste d’une rencontre pour nous faire découvrir une nouvelle pratique. On ne sait pas pourquoi mais on se dit qu’avec cette personne on se sent assez à l’aise et en confiance pour voir notre sexualité sous un autre angle, ce qui nous fait réaliser qu’on s’était peut-être bridé sur nos pratiques et nos envies sexuelles et que finalement tout est possible ! ❤️‍🔥
Une chose est certaine, nos pratiques sexuelles ne disent rien de qui on est dans la vie.

Lara